Désirs d'Avenir - Pays de Vendôme comité local

11 novembre 2006

Retour sur "une" video

Depuis deux jours, le net est l'objet de diffusion d'une vidéo visant à mettre en difficultés Ségolène Royal à quelques jours du vote.
Ces propos sont sortis de leur contexte. Il s'agissait en fait d'une réunion sur le projet, qui a eu lieu en janvier dernier dans le Maine-et-Loire.

- L'intégralité de la video est visible sur le site:
http://www.dailymotion.com/video/xmhj2_segolene-royal-a-angers-integrale2
http://www.49avecsego.org/blog/

- La position de Ségolène Royal sur le temps de travail dans l'éducation se trouve à cette adresse:
http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=interventions&id=392

Cette vidéo a été détournée de son sens par un sénateur du Maine-et-Loire. Cette pratique politique, datant d'un autre âge, est purement et simplement honteuse et nuisible pour la dignité d'une campagne.
A aucun moment, Ségolène Royal et Désirs d'Avenir n'ont souhaité attaquer de façon fausse et indigne nos camarades socialistes qui présentent leurs candidatures et de déformer ainsi leurs propos à des fins personnelles.


Sur le fond
la déclaration de Ségolène repose sur deux problèmes cruciaux pour la réussite scolaire :
- la question d'une prise en charge plus soutenue des collégiens, là où il y a des difficultés scolaires, au delà des heures de cours, pour leur permettre de faire leurs devoirs dans l'enceinte du collège et de bénéficier d'une assistance personnalisée. L'une des cause des inégalités scolaires tient à ce que tous les élèves n'ont pas, dans leur famille, un cadre et un soutien appropriés pour faire leurs devoirs.
- la question de la marchandisation de l'enseignement que traduit le développement extraordinaire du soutien scolaire privé, organisé pardes entreprises privées qui ont recours à des enseignants du public :30% des lycéens et 20% des collégiens y ont recours, pour un marché de l'ordre de 2 milliards d'euros. Seules les familles qui en ont les moyens y ont accès, et la déduction fiscale de 50% ne bénéficie bien entendu qu'aux familles qui paient l'impôt sur le revenu.

Ce que cette déclaration ne dit pas :
- il n'est pas question d'augmenter le temps de travail des enseignants : il s'agit de l'aménager ; et d'ailleurs les enseignants des collèges où la difficulté scolaire est forte sont demandeurs d'une réflexion sur leurs conditions de travail, qui ne leur permettent plus d'assurer correctement la transmission des savoirs ;
- il n'est pas question d'imposer une réforme d'en haut : c'est un « pacte avec les organisations syndicales" qu'il faut rechercher ;
- il n'est pas question d'une mesure générale et uniforme, qui n'aurait pas de sens, tant les situations des collèges sont contrastées : les aménagements seront progressifs, et pourront ne concerner que les « nouvelles générations d'enseignants» et les enseignants volontaires ;
- il n'est pas question de faire travailler gratuitement les enseignants pour du soutien scolaire : c'est pour les familles que le soutien scolaire doit être gratuit.

Enfin cette déclaration est totalement en phase avec le projet socialiste :
- « Nous favoriserons l'accompagnement de tous les élèves pour prendre en compte leur diversité par des pédagogies différenciées. Nous renforcerons les dispositifs d'accompagnement scolaire qui permettent d'acquérir les notions de base, dans les premières années de l'Ecole primaire. Nous investirons dans les technologies éducatives pour personnaliser l'enseignement
-« Nous développerons toutes les formes d'aide gratuite pour lutter contre la marchandisation de l'école (études encadrées, assistances personnalisées, etc.) en réalisant l'avènement d'une société éducative partagée grâce àla participation de tous les partenaires de l'école : collectivités locales et associations d'éducation populaire.
- « Nous ferons évoluer le collège afin qu'il ne soit plus le lieu du tri social : en instaurant une meilleure transition entre l'école élémentaire et le collège, en proposant aux élèves un véritable choix d'orientation».
- « Nous reverrons le fonctionnement général des Zones d'EducationPrioritaires en renforçant les moyens financiers, en diminuant le nombre d'élèves par classe, en formant spécialement les enseignants des ZEP, en leur offrant des perspectives d'évolution de carrière, en leur donnant les moyens de rester davantage dans les établissements(aménagement des locaux)».
- « Les personnels de l'Education nationale concourent, chacun à leur place, à la réussite scolaire. Les enseignants ont un rôle majeur dans la transmission du savoir et dans l'éducation des futurs citoyens. Les conditions de leur métier ont profondément changé. Il faut en tenir compte. Nous proposons de créer une gestion des ressources humaines (accompagnement des enseignants en difficulté, formation continue, mobilité des carrières) et de redéfinir les missions des enseignants afin de répondre aux attentes et aux besoinsde la société».

1 Comments:

  • L'internet a un impact croissant sur la communication politique



    Le retentissement d'une vidéo pirate de Ségolène Royal diffusée sur l'internet a illustré l'impact des nouvelles technologies de la communication sur la politique en général et les campagnes électorales en particulier.
    Glissée sur la toile à une semaine du vote des socialistes pour départager leurs trois présidentiables, cette séquence explosive a ricoché de blogs en blogs, suscitant controverses et débats.
    Dailymotion, site de partage de vidéos amateurs, sur lequel cette vidéo est apparue, affichait samedi après-midi 300.000 visites sur ce thème.
    Premiers concernés, les professeurs se sont défoulés sur l'internet contre les propos de la présidente de Poitou-Charentes, tenus au cours d'une réunion interne et qui avait vocation à le rester.
    Mme Royal le dit d'ailleurs clairement: "j'ai fait une proposition. Par ailleurs, je ne vais pas encore la crier sur les toits parce que je ne veux pas me prendre des coups des organisations syndicales enseignantes".
    Mais précisément, explique à l'AFP Loïc Le Meur, expert reconnu de la blogosphère, le off, ces propos distillés en petit comité sous condition de ne pas les répandre, "c'est terminé".
    "Avec un portable en poche, chaque Français est virtuellement devenu un preneur d'images et de sons". Le mariage de la vidéo et de l'internet signe, à ses yeux, la fin d'une époque.
    "Les politiques auront de plus en plus de mal à tenir des discours différents en fonction de leur auditoire, ils seront en public" sans cesse et sans cesse, relève M. Le Meur.
    "Tout sera archivé, en permanence, avec impossibilité de prétendre: je ne l'ai pas dit", prévoit-il.
    Autre caractéristique: "la viralité" de ces informations. Un néologisme qui exprime bien leur vitesse de propagation, leur accessibilité instantanée.
    D'ailleurs, relève Loïc le Meur, la séquence litigieuse au cours de laquelle la favorite socialiste des sondages propose 35 heures effectives de présence des professeurs des collèges dans leurs établissements, a fait grand bruit sur l'internet "avant d'être reprise par les grands médias". Ces derniers "n'ont fait qu'amplifier le phénomène".
    Il en a été ainsi pendant la campagne électorale qui s'est achevée par une "raclée" des républicains aux Etats-Unis. Les bloggers s'y sont imposés comme une source d'information très prisée.
    "L'internet devient un nouvel acteur des médias dans la communication politique", selon Lee Rainie, directeur d'un observatoire de le Pew internet and American Life Project.
    Des vidéos ont ainsi porté des coups décisifs à la cote de personnalités: ce fut le sénateur républicain de Virginie George Allen traitant l'employée de son rival de "macaque". Ou l'élu tout aussi républicain du Montana George Burns piquant un roupilllon pendant une audition.
    En France, plusieurs sites consacrent toute leur énergie à combattre le président de l'UMP Nicolas Sarkozy. Ainsi de antisarko.net ou sarkostique.over-blog.com.
    Les politiques ont-ils des armes contre la diffusion de vidéos non voulues, souvent malveillantes (les porte-parole de Ségolène Royal ont ainsi parlé de "coup bas")? Une riposte possible, selon Loïc Le Meur: en inonder le web, pour les banaliser.
    Mais à condition de rivaliser avec le style du contenu amateur: "très court, et informel". A l'opposé des sites officiels des partis qui déroulent des vidéos institutionnelles fastidieuses et ont par conséquent "des audiences ridicules", selon M. Le Meur.

    By Anonymous Anonyme, at 10:25 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Retour à la page d'accueil